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Laura Didyk explique comment les femmes entrepreneurs peuvent réussir dans l’adversité.
La vice-présidente et leader nationale, Entrepreneuriat au féminin à BDC fait part de ses conseils.
Nous sommes à la mi-novembre et cela fait maintenant huit mois que la pandémie de COVID-19 bouleverse notre quotidien. Comme certaines d’entre vous, je suis toujours en télétravail et je m’emploie à trouver de nouvelles façons d’entretenir les liens avec des femmes entrepreneurs partout au pays.
Si la crise de la COVID-19 nous a toutes mises à rude épreuve, je crois qu’elle nous a aussi amenées à donner le meilleur de nous-mêmes. Le plus inspirant pour moi est de voir la persévérance et la résilience dont les femmes entrepreneurs font preuve. L’avenir de nombreux secteurs n’a jamais paru aussi incertain, et pourtant ces leaders audacieuses ne cessent de chercher de nouvelles perspectives pour leur entreprise, leurs clients et leurs employés, et de se préparer pour l’avenir.
Comment est-ce possible? L’histoire nous a appris qu’une mauvaise économie crée parfois des occasions et, pour citer Winston Churchill, « il ne faut jamais gaspiller une bonne crise ». En fait, certaines des entreprises les plus emblématiques du monde sont issues d’une tourmente économique et de la nécessité de faire les choses autrement. Les entreprises Disney et HP ont été lancées pendant la Grande Dépression, et la récession de 2008-2009 a été le terreau fertile de la révolution numérique qui nous a donné Uber, Airbnb et Square, des entreprises désormais incontournables dans la plupart de nos vies.
Un peu plus tôt cette année, j’ai lancé cette chronique dans le but de présenter des entretiens édifiants avec des femmes entrepreneurs qui non seulement traversent cette crise, mais trouvent le moyen de prospérer. Mon objectif? En inspirer d’autres à suivre leur exemple. Dans un monde trouble, la seule certitude que j’ai est que rien ne peut empêcher ces femmes de réaliser leurs rêves, pas même une pandémie mondiale!
Dans le cadre de cette série, je me suis entretenue avec des propriétaires d’entreprise pour apprendre tout ce que je pouvais sur les outils nécessaires à la survie d’une entreprise, la manière d’aider ses employés en temps de crise, et les moyens d’atteindre les consommateurs et de maximiser les perspectives de ventes, entre autres choses. Dans le dernier billet de cette série, je vous présente trois conseils qui m’ont marquée et qui, selon moi, aideront chaque propriétaire d’entreprise, tous secteurs, tailles ou stades de développement confondus.
Le pouvoir de la pensée positive.
Les femmes tendent à être plus exigeantes envers elles-mêmes. Nous nous poussons à en faire plus, à nous améliorer et à ne rien laisser tomber. Cette incessante quête de l’excellence peut être accablante et miner la confiance en soi. Mais comme l’ont démontré ces femmes entrepreneurs, le doute se surmonte en persévérant, en s’acharnant et en suivant son instinct, même si c’est difficile. Pour citer Evelyne Nyairo, fondatrice de la gamme de produits de soins corporels socialement responsables Ellie Bianca, il faut garder le cap. « Avez-vous des craintes? Oui. Avez-vous des doutes? Oui. Mais foncez quand même. »
Plus les temps sont durs, plus il faut être inventive.
Pendant une pandémie mondiale, aucune recette n’étant infaillible, il faut trouver des façons créatives de s’adapter à des circonstances qui évoluent. Bobbie Racette, fondatrice de l’entreprise technologique Virtual Gurus, constatait que les propriétaires d’entreprises en démarrage et de petites entreprises en arrachaient pendant cette crise. Elle leur a donc offert une aide administrative gratuite ou à prix réduit. Ce coup de pouce semble avoir porté ses fruits, car beaucoup de ces propriétaires sont devenus des clients payants, faisant augmenter son chiffre d’affaires de 66 %. Andrea Mulligan, copropriétaire de Sleeping Giant Brewing Company, a vu ses employés se démener pour trouver une garderie afin de pouvoir revenir au travail. Voyant une occasion de leur prêter main-forte, elle a ouvert une garderie dans une partie de sa brasserie auparavant utilisée pour des événements. Elle l’a depuis rendue accessible à d’autres membres de la collectivité.
Ne laissez pas une crise saboter la culture de votre entreprise.
Rester fidèle aux valeurs fondamentales de votre entreprise est crucial en temps de crise. Pour Maude Rondeau de Luminaire Authentik, il est important de continuer à concevoir et à fabriquer tous ses produits au Québec. De ses modestes débuts dans son garage à un atelier de production et d’entreposage de 5 000 mètres carrés (53 000 pieds carrés), elle vend désormais ses produits partout en Amérique du Nord. Demeurant fidèle à ses valeurs, elle continue de fabriquer ses produits au Québec. Pour Evelyne Nyairo, l’important c’est d’être un exemple pour sa fille et les amies de celle-ci. Pour reprendre ses propres paroles, « si elles ne voient pas nos réalisations, si elles ne nous voient pas exceller, elles continueront à tourner en rond. Rien ne me rend plus heureuse que de voir une autre femme réussir. Je veux simplement voir autant de femmes que possible créer de grandes entreprises. »
L’année a certes été difficile pour les entreprises – grandes et petites – mais, malgré les sombres perspectives, il existe de nombreux exemples inspirants de femmes entrepreneurs qui prospèrent au sein de leurs entreprises et des collectivités qu’elles servent. À BDC, nous sommes là pour fournir les outils, les conseils, les capitaux ou le soutien nécessaires non seulement pour que les entreprises survivent, mais aussi pour qu’elles soient florissantes.
En 2018, la Banque s’est fixé l’ambitieux objectif de fournir 1,4 milliard de dollars à des femmes entrepreneurs pour qu’elles puissent lancer et développer leur entreprise. Aujourd’hui, je suis fière de dire que nous avons atteint cet objectif plus tôt que prévu et que nous continuons à investir dans les femmes parce qu’elles sont essentielles à la réussite économique du Canada et parce que nous voyons un grand potentiel dans leur capacité à développer leur entreprise et à la hisser au niveau supérieur. À toutes celles d’entre vous qui vivent de l’anxiété ou du désespoir en ces temps difficiles, je tiens à dire que nous voyons ce que vous faites et ce qui vous attend, et que nous sommes prêts à vous aider à réussir. Et nous ne sommes pas les seuls.
Sachez que votre bond ou votre pas hésitant en avant pourrait avoir un effet d’entraînement. Comme l’a dit Evelyne Nyairo, « Lancez-vous en premier, et vous pourriez bien en inspirer d’autres à en faire autant ».